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Les « rites étudiants » sont trop souvent le paravent d’abus inacceptables, rapporte une enquête de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, publiée le 16 septembre. Sur la base des témoignages de près de 4 000 étudiants ayant intégré un établissement entre 2022 et 2024, l’étude établit qu’un tiers d’entre eux a été victime ou témoin d’au moins une violence sexiste ou sexuelle lors d’un week-end, une soirée festive ou d’un événement sportif d’intégration. A peine 5 % des témoins ou victimes ont signalé les faits à leur établissement par la suite.
Dans cette enquête, quelque 11 % déclarent avoir subi un bizutage – le plafond atteignant 13,8 % dans les écoles et 15 % en faculté de médecine. Parmi ces victimes, 66,4 % ont subi des pratiques humiliantes, comme le fait de recevoir sur soi des substances salissantes de toutes sortes, de devoir ingérer des aliments écœurants ou piquants ou encore de se faire raser les cheveux. Des comportements violents ou dégradants, tels que l’intrusiondans l’intimité et des actes sexuels non consentis, sont rapportés par 4 % des victimes.
En outre, 12,8 % des répondants ont ressenti une pression pour consommer des substances comme de l’alcool, des drogues illicites ou du tabac. « Une minorité, mais significative, a signalé des pressions pour réaliser des actes dégradants ou humiliants (6 %) ou des actes à connotation sexuelle (2,6 %) », détaille l’enquête.
« La persistance de la tradition est l’une des raisons les plus fréquemment rapportées pour expliquer ces pratiques, souligne Ludmila Henry, responsable plaidoyer à l’observatoire. C’est là où se jouent les rapports de pouvoir entre anciens et nouveaux, mais aussi entre différentes classes sociales. » Malgré son caractère illégal depuis 1998, le bizutage bénéficie toujours d’une « très forte tolérance », poursuit Ludmila Henry. Ainsi, « un étudiant sur cinq estime que forcer quelqu’un à participer à une activité n’est pas du bizutage », et un quart considère que les blagues dégradantes n’en relèvent pas non plus.
Une partie des étudiants se montrent malgré tout prudents : un tiers a choisi de ne pas participer aux événements d’intégration, notamment à cause de la consommation d’alcool ou de drogues. Les directions des établissements ont plus ou moins de volonté de faire cesser ces pratiques au motif que les événements sont la plupart du temps organisés hors de leurs murs, souligne Ludmila Henry. De plus, « les week-ends d’intégration font partie du business de certaines écoles qui ne voudraient surtout pas casser cette culture et préfèrent fermer les yeux ».
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